Franck Rouas, un Niçois de 38 ans, crée pour la famille
de Michael Jackson le premier parfum en hommage au King of the Pop !

Ça s’appelle avoir du pif. À 38 ans, Franck Rouas, un Niçois exilé sur la côte ouest des États-Unis depuis quinze ans, vient de décrocher la timbale. Le 12 décembre dans le lobby d’un hôtel de Las Vegas, il a été intronisé parfumeur officiel de la dynastie Jackson. Et en grandes pompes show-biz, c’est le 7 mars prochain qu’il lancera officiellement, avec Joseph Jackson, le papa du King of the Pop, la gamme de parfums « Tribute to Michael Jackson », concoctés à Grasse.

Un vrai conte de fée commercial. Le fruit du hasard. Franck qui, longtemps, vécut aux États-Unis la vie d’un clandestin, sait qu’il est tout proche du jackpot avec ses deux parfums dont la famille Jackson inondera le marché mondial dès le printemps. Business plan secret, mais success story annoncée. Fatal : la marque Jackson est sans doute ce qui se vend le mieux au monde. Le simple merchandising (hors vente de disques) sur la légende du roi de la pop a rapporté cette année plus de 300 millions de dollars.

Le hasard d’une séance d’autographes

L’histoire n’en est que plus folle. À Nice, où il est venu passer les fêtes avec ses parents, Franck la raconte… comme s’il voulait encore se persuader que tout n’était pas qu’illusion. Le monde de la parfumerie, il y avait certes déjà un pied dedans avant le 12 décembre. Mais juste… un petit « peton ».

Après avoir été le professeur de tennis des stars à Beverly Hills, ce Niçois de Los Angeles s’était passionné pour l’univers des parfums. En relation avec Joseph Rubino, un parfumeur grassois, il avait ainsi créé sa petite entreprise de fragrances : « Julian Rouas. Paris ». Basée à Las Vegas. Trois ou quatre parfums à son catalogue. Des senteurs spéciales pour golfeurs, un projet d’after-shave et, son must, « Versailles », dont il avait vendu 300 000 flacons aux States.

Pas de quoi cependant se prendre pour Dior ou Coco Chanel. Et pourtant. C’est ce «Versailles »-là qui va lui ouvrir les portes de Neverland, de la plus fortuite des façons.

Nous sommes le 2 décembre dernier dans le Nevada. Franck a loué un stand dans le hall d’exposition de la Foire de Las Vegas. « Deux gamins, surexcités, surgissent soudain, raconte-t-il. Ils me supplient de leur prêter un stylo pour aller obtenir un autographe… Curieux, je leur demande le nom de la star qu’ils traquent. Ils me hurlent, c’est la famille de Michael Jackson… Et là, je ne sais pas ce qui me prend, je leur donne bien évidemment le stylo, mais aussi deux flacons de mes parfums en leur suggérant de les offrir à Janet Jackson. »

La suite ? Une heure plus tard, deux bodyguards déboulent sur le stand de Franck. L’invitation dont ils sont porteurs n’est pas négociable : Joseph Jackson veut rencontrer Franck. Séance tenante.
Sous le charme des effluves de « Versailles », le papa du roi de la pop veut en savoir plus. Janet est là. Franck avoue être dans ses tout petits souliers.

Mais à la fin de l’entrevue, le deal est signé. Le concept « des fragrances du passé », dont Franck veut faire la marque de fabrique de sa société, a fini de convaincre les Jackson de se jeter à l’eau.
« C’est Joe Jackson qui a choisi la base des essences de ces parfums. Il m’a fait adresser un bouquet de fleurs et de plantes qu’on ne pouvait trouver réunies que dans les jardins de Neverland, le château de Michael. C’est à partir de cette base-là qu’on a travaillé avec Joseph Rubino à Grasse. Ce fut un sprint incroyable. » Mais gagnant.

Le 7 mars prochain à Las Vegas, le lancement officiel des parfums Michael Jackson sera l’occasion d’une « party show-biz ». Que par pur chauvinisme niçois, Franck voudrait pouvoir renouveler à Nice, avec tout le clan Jackson au début de l’été. ©NiceMatin.