Le tournage strasbourgeois d’une séquence du film Sherlock Holmes 2 a démarré hier, place de la Cathédrale et rue Mercière.
« Figuration, en place ! » Aux premières loges, Victoria et Louise, 3 et 5 ans, regardent émerveillées les chevaux d’attelage se mettre en marche, place de la Cathédrale. Grâce à leur super maman, elles peuvent observer la scène bien au chaud dans un appartement, ni vues, ni connues. « C’est quand qu’on va voir le dessin animé, maman ? », interroge Louise. C’est au printemps prochain et c’est un film, jolie poupée !
L’empereur pourrait être là !
Sur la place de la Cathédrale, l’attente est longue entre deux prises. Visiblement frigorifiés, les figurants sautillent sur place au milieu des acteurs. On découvre dans le décor XIX e siècle des marchandes avec des paniers remplis de fleurs, des cochers équipés de haut-de-forme et de capes vertes. Un peu plus loin, des nonnes avec leurs coiffes blanches traversent la place les unes derrière les autres.
Des couples en tenue chic déambulent bras dessus, bras dessous. Des étudiants se courent après. On voit aussi des casques à pointe, des officiers allemands en uniforme bleu. Et sur la scène principale, devant la cathédrale, des officiers gradés.
Toujours pas d’empereur Guillaume II en vue. Mais la banderole traversant la rue Mercière est explicite : la scène commémore le 20 e anniversaire de l’annexion de l’Alsace-Lorraine à l’Empire germanique… Point de départ du film hollywoodien. Une commémoration écourtée par un attentat qui nécessitera le savoir-faire des enquêteurs de choc et de charme, Sherlock Holmes et Docteur Watson, alias Robert Downey Jr et Jude Law.
À l’inverse de Victoria et Louise, les badauds attendent patiemment dans le froid glacial, derrière les barrières au bas de la rue Mercière. Pas aussi nombreux qu’on aurait pu l’imaginer, mais tout de même. « On ne voit pas grand-chose, mais cela semble logique : il faut bien qu’ils travaillent », commente ainsi Jean-Claude, 60 ans. Magali, 18 ans, savoure néanmoins le moment : « Quand le film sortira, on aura au moins une idée de comment il a été tourné », sourit la jeune fille.
« C’est très amusant ! »
« C’est le monde du cinéma, appuie Julie, 23 ans. Rien que voir passer les gens en costume, c’est enchanteur ! » De passage dans le coin après son tour au marché, Any, 67 ans, observe attentivement ce qu’il se passe : « J’ai aperçu une comédienne maquillée de façon théâtrale, on pourrait penser à une prostituée, raconte-t-elle. Après, j’ai vu que les enseignes sont en allemand… Cela fait partie de notre histoire, mais j’espère qu’ils noteront dans le film qu’aujourd’hui on est à gauche du Rhin ! »