Les matelas dans la rue font aujourd’hui intégralement partie du paysage urbain. Personne n’y fait vraiment attention, presque personne ne les récupère, et ils peuvent rester longtemps là, abandonnés, sur un trottoir. Une fin normale pour tout objet encombrant obsolète quoi. Sauf quand l’artiste Lor-K passe dans le coin.
La street artiste française écume les rues de Paris pour créer des oeuvres éphémères avec de vieux matelas abandonnés. Elle les enroule, les éventre, les peints et en fait d’appétissantes sculptures urbaines. Ces objets dont on a voulu se débarrasser deviennent alors des sushis, des pâtisseries, des sandwichs, des glaces, des kebabs… Lor-K leur offre une seconde vie avant qu’ils soient embarqués par les encombrants.
Une expérience sociale à base de matelas
Au travers de son projet Eat Me, la street artiste questionne nos habitudes alimentaires, le gâchis et l’obsolescence programmée (rien que ça). Elle transforme de vieux matelas repoussants en aliments que tout le monde à l’habitude de consommer. Un peu comme une métaphore de ce que fait l’industrie alimentaire : réussir à nous vendre de mauvais produits grâce au marketing tout en en gaspillant d’autre considérés comme trop laids pour être consommés.
Lor-K fait de la rue son terrain de jeu et expérimente différents projets éphémères pour attirer l’oeil des passants et ainsi créer du lien social. Elle explique que son art est accessible à tout le monde. En abandonnant ses oeuvres, l’artiste offre une exposition en plein air, à chaque coin de rue. Alors parisiennes, parisiens, à l’avenir, ouvrez l’oeil.