Il s’agit d’un des premiers films du monde. Réalisé en 1896 par les Frères Lumière, duo français pionnier dans l’histoire du cinéma, L’Arrivée d’un train en gare de la Ciotat avait fait sensation lors de sa diffusion. Mais l’oeil du XXIe siècle, rompu aux images numériques, risque surtout de trouver la qualité du court-métrage… Médiocre.

Alors, pour redonner à ce classique du 7e art sa superbe, le développeur russe Denis Shiryaev a fait passer le film de 16-18 images par seconde à 60 fps. Le tout en 4k ! Et le résultat est impressionnant, forcément.

Pour comparaison, retrouvez ci-dessous les deux versions de l’oeuvre.

AVANT RESTAURATION

https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=1yv02Lzq5kg&feature=emb_logo

APRÈS

https://www.youtube.com/watch?time_continue=1&v=3RYNThid23g&feature=emb_logo

Les merveilles de l’IA

Derrière ce coup de baguette magique se cache un usage ingénieux des nouvelles technologies. En effet, pour réussir son tour de force, Denis Shiryaev a utilisé l’intelligence artificielle. Plus précisément : le machine learning. Cette technologie liée au système de « réseaux neuronaux » permet à des appareils de s’entraîner et d’apprendre dans une relative autonomie.

En l’occurrence, le machine learning a été utilisé pour augmenter la résolution, bien sûr. Mais aussi et peut-être surtout afin de repérer les éléments flous du court-métrage, puis générer automatiquement de nouvelles images adaptées à leur place. L’idée étant donc de combler les lacunes de l’oeuvre originale grâce au « remplissage ».

Un coup de jeune réussi

Les algorithmes n’étant pas infaillibles, un oeil de lynx trouvera ça et là plusieurs défauts dans la vidéo. Mais, globalement, le travail relève de la prouesse. On pourrait croire l’arrivée du train filmée de nos jours, à l’aide d’un smartphone. Et l’ajout d’une bande-son, inexistante dans l’oeuvre originale puisque muette, parfait l’artifice.

Cherry on the cake, une version en couleurs du film lifté par Denis Shiryaev est apparue sur Youtube.

Découvrez ici un autre usage de l’intelligence artificielle. Celui du deep fake, ici utilisé pour revisiter plusieurs grandes affiches du cinéma.