Un programme scientifique, conçu pour étudier les albatros, pourrait également aider à identifier les bateaux de pêche braconniers. Et c’est le Centre d’étude biologique de Chizé, un organisme de recherche qui aide à préserver les espèces d’oiseaux menacées qui a mis au point cette opération. L’objectif est de détecter les bateaux de pêche qui n’ont pas de système d’identification automatique (AIS). Ils surveilleront ainsi tout le sud de l’océan Indien.

Entre novembre et mars, ils équiperont 170 albatros de minuscules balises. Ainsi elles détecteront automatiquement les signaux radar émis par les navires qu’ils rencontrent en mer.

Le Conseil de l’Europe finance le programme connu sous le nom de « Ocean Sentinel ». Il a été testé pour la première fois en Afrique du Sud au début de cette année. Selon Henry Weimerskirch, directeur de recherche au centre français. L’Union internationale pour la conservation de la nature affirme que 18 des 22 espèces d’albatros sont menacées, certaines d’extinction.

Ils installeront alors ces balises de 70 grammes à l’arrière des oiseaux, permettant ainsi aux chercheurs de les suivre et d’analyser leurs habitudes alimentaires.

Les albatros espions capteront les radars

Mais ils capteront également les émissions radar lorsqu’ils passeront au-dessus des navires. Les navires ayant l’intention de pêcher illégalement désactivent leur système d’identification automatique (AIS) lorsqu’ils entrent dans des zones de pêche interdites. Se coupant ainsi du suivi automatique par satellite. Mais pour des raisons de sécurité, ils s’appuient toujours sur des émissions radar de bas niveau et ce sont eux que les albatros pourront capter.

« La moitié des bateaux que nous avons détectés (lors des tests) n’avaient pas leur AIS allumé », a expliqué Henry Weimerskirch. Avec un albatros captant des signaux à cinq kilomètres de distance « nous pouvons localiser un bateau dans une demi-heure de contact ».

Et s’il cherche à éviter la détection, transmettre les informations aux autorités « pour une éventuelle interception », a-t-il ajouté. Ocean Sentinel devrait également être testé l’an prochain en Nouvelle-Zélande et dans les îles hawaïennes.