Une jeune Suissesse s'est retrouvée sur un T-Shirt appartenant à la marque Zara, mais sans que la jeune femme en ait été avertie.
Sans être avertie, une Suissesse retrouve sa photo sur des T-shirts fabriqués par la chaîne de vêtements Stradivarius. La maison-mère Zara serait la coupable.
Une jeune Suissesse s'est retrouvée sur un T-Shirt appartenant à la marque Zara, mais sans que la jeune femme en ait été avertie.
Lorsque Michèle* a lu pour la première fois le courriel, elle est tombée des nues. Une journaliste du journal espagnol «El País» voulait savoir si la jeune Suissesse de 19 ans collaborait avec Inditex, un géant de la mode. La journaliste avait découvert, une semaine auparavant, un T-shirt dont la photo ressemblait étrangement à celle de Michèle, dans un magasin de la chaîne Stradivarius, qui appartient à Inditex comme Zara. La photo en question provient d’un blog de mode sur Internet de la Thurgovienne.
«Je me suis terriblement énervée», admet la jeune femme, qui s’intéresse à la mode et au design, dans le «Tages-Anzeiger». La photo a été utilisée contre son gré comme illustration de milliers de T-shirt. «Si Inditex m’avait consultée, j’aurais immédiatement dit oui. Mais maintenant? Je me sens quand même vachement grugée», admet-elle.
Michèle n’est pas la seule concernée. Son T-shirt fait partie de toute une série de «vols» de ce genre. Comme dans le cas des Françaises Louise Ebel et Betty Autier, dont les photos semblent plaire tout particulièrement aux Espagnols. Elles ont été victimes de ce genre de piratage en mai et juin 2010, où elles ont retrouvé des photos d’elle-même sur des T-shirt de Zara. D’autres cas de ce genre sont connus et documentés chez Inditex. D’habitude, les maisons de mode s’en prennent à des photos, mais on connaît un cas américain où un jeune s’est vu pirater un poème.
Le cas de Michèle a suscité des vagues dans la presse espagnole et Inditex a déjà retiré de ses magasins les T-shirt incriminés. L’entreprise a laissé entendre qu’elle allait s’excuser auprès de Michèle, mais celle-ci n’a encore rien reçu.
Le droit à son image
La situation juridique dans ce genre de cas est parfaitement limpide, selon Robert Briner, de la chancellerie CMS: «Le droit à sa propre image fait partie, selon le droit suisse et d’autres législations en Europe et dans le monde, aux droits fondamentaux de toute personne». En clair, cela veut dire que chaque individu peut décider de l’usage qui sera fait de son image, que ce soit une photo ou un autre document. «Dans le cas qui nous préoccupe, ce sont des bloggeuses qui ont publié leurs photos sur le net. Pour autant qu’on les reconnaisse, il est de leur droit d’en interdire l’utilisation sur des T-shirts ou ailleurs», précise Robert Briner.