Plus de trente ans après son lancement, l’émission Strip Tease revient sous un format long métrage avec « Ni juge, ni soumise » : ce n’est pas du cinéma… c’est pire. Depuis plusieurs décennies, sans commentaire, sans interview, ni concession, « strip-tease » a déshabillé la France et la Belgique. Cette émission programmée sur France 3 et la RTBF, a marqué l’histoire de la télé et provoque toujours des réactions et des débats.

On pourrait la réduire au simple appareil de programme documentaire. Ce serait oublier que la grammaire des épisodes, tout en étant certes, dépendante du déroulement de la réalité, est aussi empruntée au cinéma. Il n’est donc pas étonnant que des réalisateurs reconnus aujourd’hui pour leur talent de réalisateurs cinéma (Joachim Lafosse, Benoit Mariage, etc…) soient issus de l’école « strip-tease ».

En effet, dans chaque film, qu’il soit court ou long, une histoire se raconte, des personnages changent, sont face à eux-mêmes ou à un conflit, l’histoire leur échappe, nous surprend, nous fait découvrir un milieu, des gens, nous raconte un état du monde, et surtout, dénonce sans artifice la société telle qu’elle est. Considérée comme « culte », l’émission a semblé être entrée en résistance dans une télévision très formatée. Elle a continué à décrypter la société, comme le font depuis toujours les films de cinéma au travers de scénarios de fiction.

Le fil rouge est devenu la résolution d’un « cold case »

Dans « Ni juge, ni soumise », le fil rouge est devenu la résolution d’un « cold case », une histoire réelle et non résolue depuis plus de 20 ans… Deux prostituées sauvagement assassinées dans de beaux quartiers du centre de Bruxelles. L’enquête redémarrant, il en allait de la réputation de notre juge. Où sont rangés les sacs de préservatifs retrouvés jadis dans les poubelles des deux victimes ? Que sont devenus les quatre suspects de l’époque ? Qu’apporteront les nouvelles méthodes d’enquêtes et les progrès de la criminologie ? Qui percera le mystère du préservatif aux six ADN différents?

« L’expérience de Jean Libon après vingt-cinq années à « strip-tease », la connaissance qu’a Yves Hinant des arcanes judiciaires, et l’expertise de notre producteur, nous ont conduits à travailler sur le long terme ». Le temps est un luxe aujourd’hui pour faire un film. « Trois ans pour fabriquer le nôtre, c’était indispensable. Nous avions besoin de temps pour écrire, et apprendre à connaître un milieu, en profondeur. Il nous fallait passer du temps avec les personnages, le temps que les situations changent, et que nous soyons toujours là, au bon moment. Au fil du temps, dans notre film noir, drôle, cruel et grinçant, s’est dessinée une réalité qui n’a rien à envier à la fiction ». « Ni juge, ni soumise » sortira sur les écrans le 21 février 2018.