Le monde de la communication est dominé par des géants… des entreprises internationales dirigées par des directeurs financiers, leurs actionnaires et les marchés financiers. Elles avalent et digèrent toutes les agences qui gêneraient leur plan de domination mondiale. Et les petites boutiques créatives ont de plus en plus de mal à survivre. Chez Fred & Farid, ils ont eu une idée…

« Et si on provoquait un epic #fail entre 2 géants ? Au lieu du traditionnel David contre Goliath, on a joué la lutte de Goliath contre Goliath. Et on a ainsi créé… « L’impossible mariage », une union impossible entre Omnicom, le plus grand groupe de communication américain, et Publicis, le plus grand groupe de communication français…. Un Nouvel Ordre Mondial de la Communication. Nom de code : « Omnipub »

Fred&Farid a d’abord envoyé une lettre faussement rédigée par John Wren, le PDG d’Omnicom, à Maurice Lévy, PDG de Publicis: « Cher Maurice, ton charme gaulois ne m’a jamais laissé indifférent, et j’ai toujours adoré la cuisine française. Je te le dis franchement, nous devrions nous marier… Fusionnons nos deux groupes pour créer une famille valant 35 milliard de dollars, et dominons le monde !

Ps : Ne t’inquiète pas, je m’occupe de la dot. »

Dans le même temps, l’agence a envoyé une autre lettre, faussement écrite par Maurice à destination de John: « Cher John, Tu vas peut-être me prendre pour un de ces Français un peu fous… mais j’ai toujours admiré la créativité de George Bush pour gagner des élections… ainsi que la glace au bacon.

Je pense que nous devrions nous marier. Fusionnons nos deux groupes pour créer une famille pesant 35 milliard de dollars, et dominons le monde ! Ps : Ne t’inquiète pas, je serai la mariée à l’église. »

La presse fût aussitôt réunie pour recevoir la bonne nouvelle : la cérémonie aurait lieu dans quelques mois. Le monde entier serait invité et la nouvelle famille nous protégerait de la diabolique obsession de Facebook et Google pour les données personnelles.

Pour ajouter un peu de piment, nous avons demandé aux agences de régulation de la concurrence de ralentir un peu les choses, espérant que ces quelques obstacles attiseraient leur désir…. Mais alors que le contrat était en passe d’être signé, John et Maurice ont découvert le pot aux roses:

Et le jour de la cérémonie, l’église était vide ! Aucun des deux n’étaient prêt à se laisser conduire à l’autel. « Hé… c’est moi qui te demande en mariage, dit John ». « Non, c’est moi que te demande en mariage, répondit Maurice…. « Prend mon bras ! » « Non, toi, prends mon bras !»… « C’est moi qui t’achète ! Non, c’est moi qui t’achète ! »

Nous avons alors demandé à un autre leader d’opinion, bien connu pour son romantisme, Sir Martin Sorrell, de commenter notre histoire pour la relayer dans la presse : « John a mordu à l’hameçon lorsqu’au sommet de l’Arc de Triomphe Maurice lui dit: « Tout ça pourrait être à toi ! ». » « Levy a séduit Wren en lui faisant croire qu’il lui laisserait les rênes lorsqu’il s’en irait pour de bon. »Ces phrases choc ont très vite fait le tour du web, invitant le monde entier à participer à une étrange « cérémonie de pré-divorce », avec 24 000 mentions en une semaine en une semaine

(Topsy), 500 000 pages web sur 9 mois (Google) et un coût estimé à 100 millions de dollars (AdWeek).

Mais le meilleur dans cette histoire est que notre projet Omnipub a donné naissance à une série de photos particulièrement tordantes : des photos de rires poussés jusqu’aux larmes, de câlins virils, de « Aie-John-tu-me-fais-mal-là !», et de « Et-si-on-sautait-dans-le-vide-tous-les-deux-Maurice? » Au final, personne n’a véritablement souffert, et cette petite histoire prouva une nouvelle fois… que l’amour est vraiment aveugle.