Pour les policiers qui étaient de service, mercredi en début de nuit au commissariat de police l’irruption de ce jeune homme eut de quoi surprendre. Il franchit d’abord les deux portes vitrées et se présenta à l’accueil en accompagnant ses paroles d’un geste démonstratif un tantinet surprenant. Ce garçon, bien dans la norme et dans un état tout à fait normal, montrait accrochée à son poignet gauche une paire de menottes avec un des deux bracelets serré bien fort autour de la partie avant de son bras. [caption id="attachment_7987" align="alignleft" width="240" caption="commissariat Montauban"][/caption] Les policiers n’eurent pas besoin de consulter bien avant le fichier, ni d’entrer en relation avec des patrouilles ou la maison d’arrêt de Beausoleil. Il était sûr qu’aucun prévenu ou appréhendé n’avait tenté de jouer la fille de l’air et de s’échapper d’une quelconque geôle. Car le garçon exhibait des menottes un peu particulières. Que d’aucuns achètent en toute discrétion dans des échoppes où l’on peut aussi repartir avec des vêtements affriolants, des huiles essentielles ou non et quelques autres ustensiles branchés. Car c’était bien une paire de menottes pour des jeux de sommiers et d’un lit où l’on imagine que les barreaux n’ont pas la même épaisseur qu’en cellule. Le garçon avait du jouer une scène de «chérie je bouge pas», mais avait manqué la chute. D’où ce déplacement vers le lieu le plus à même de réparer les accidents de transports (amoureux ou tantinet SM). Le hic, c’est qu’au commissariat, les policiers de service ont des menottes et des clés mais en conformité avec l’univers carcéral. Mais ne disposent pas de passe-partout et de clés miracle. C’est donc avec une pince que le «Don Juan» du soir fut délivré, débloqué et arriva à rétablir la circulation sanguine et à redonner toute son utilité à ce poignet ankylosé. C’est sûr qu’à lui on ne dira plus jamais qu’il a de belles menottes… Même au creux d’un lit recouvert de satin. ©ladepeche.fr]]>