tasses qui revisite les anciennes techniques d’animation. Plus ou moins inspirées par la technique du phénakistiscope, un jouet optique inventé par Joseph Plateau en 1832 donnant l’illusion du mouvement attribué à la persistance rétinienne, les designers de Luycho utilisent ce genre d’illusions sur une collection de tasses à café.
Luycho décline plusieurs techniques dont celle de l’anamorphose qui propose une déformation réversible d’une image d’animaux à l’aide d’un système d’un miroir courbe sous forme de soucoupe.Sur son site, la boutique propose une large collection de tasses. Comptez 30 à 50 euros selon les modèles.
Le type d’anamorphose par réflexion dans un miroir conique ou cylindrique utilisées pour ces tasses trouve peut-être son origine dans les estampes chinoises apportées à la cour de Constantinople, et l’on dit que Simon Vouet avait introduit en Europe cette curiosité. Ce nouveau genre, plus inattendu et spectaculaire, où le sens de l’image paraît indéchiffrable, ne tarda pas à supplanter le type antérieur (exemples d’école italienne du xviie s. à Rome, G. N., Gal. Corsini, et au musée de Rouen).
Correspondant étroitement avec les bizarreries littéraires de cette époque, l’anamorphose s’inscrit dans un cadre culturel essentiellement tourné vers l’ésotérisme et l’ambiguïté. Jusqu’au XIX siècle, certains artistes s’intéresseront à ces jeux de perspectives déformantes et s’en serviront dans des caricatures pour dissimuler des scènes galantes ou obscènes, ou pour exprimer leur opposition politique. Jurgis Baltrusaĭtis a publié un livre sur la question, Anamorphose(Paris, 1955), et plus récemment cette technique est devenue incontournable pour certains artistes comme Michael Murphy ou Bernard Pras avec d’incroyables compositions d’objets.
Au dix-neuvième siècle, le Bruxellois Joseph Plateau fait faire un pas décisif à la représentation animée, sur la base de ses recherches en optique. Stroboscopie, formation et déformation des images, colorimétrie et photométrie le passionnent. Il découvre la synthèse du mouvement et invente le Fantascope — ou Phénakistiscope — en 1834. Le peintre Jean-Baptiste Madou l’assiste et sera le premier dessinateur de bandes animées. À sa suite, l’Anglais Horner lance le Dédaleum, futur Zootrope. Von Uchatius, Marey, Muybridge, Edison et Auguste et Louis Lumière poursuivent les recherches qui débouchent sur l’obturateur de l’appareil de projection.]]>