Le Petit Nicolas débarque au cinéma dans un film d’animation 2D avec les voix d’Alain Chabat, Laurent Lafitte.

Après les films live et la série animée en 3D, Le Petit Nicolas arrive en octobre prochain dans un film d’animation 2D. Penchés sur une large feuille blanche quelque part entre Montmartre et Saint-Germain-des-Prés, Jean-Jacques Sempé et René Goscinny donnent vie à un petit garçon rieur et malicieux, le Petit Nicolas. Entre camaraderie, disputes, bagarres, jeux, bêtises, et punitions à la pelle, Nicolas vit une enfance faite de joies et d’apprentissages. Au fil du récit, le garçon se glisse dans l’atelier de ses créateurs, et les interpelle avec drôlerie. Sempé et Goscinny lui raconteront leur rencontre, leur amitié, mais aussi leurs parcours, leurs secrets et leur enfance.

Comment est né ce projet ?

Amandine Fredon : Au départ, il s’agissait de réaliser un film documentaire mêlant les vidéos d’archives de Jean-Jacques Sempé et René Goscinny aux histoires dessinées du Petit Nicolas. Finalement le projet a évolué et l’envie de réaliser la totalité du film en animation s’est imposée. Par rapport à l’univers des auteurs, cela semblait cohérent et nous permettait en plus d’adapter, pour la première fois, Le Petit Nicolas en cinéma d’animation.

Benjamin Massoubre : Ce film mélangeant vie des auteurs et nouvelles du petit Nicolas a finalement mis plusieurs années à être développé et financé et ce n’est qu’au printemps 2020 que je suis arrivé sur le projet. J’ai commencé par m’atteler à un travail de réécriture avec Anne Goscinny pour développer, notamment, les séquences qui racontaient les vies de Sempé et Goscinny et y ajouter un maximum d’éléments biographiques. En parallèle nous avons travaillé sur la direction artistique avec Fursy Teyssier et Juliette Laurent en faisant de nombreux aller retour sur les personnages, les décors et les choix de couleurs.

Entretien avec Alain Chabat

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ? Anne Goscinny m’a appelé pour me parler de ce projet et me dire qu’elle aimerait que je sois la voix de son père. La proposition m’a touché et honoré mais aussi énormément intimidé, étant un très grand admirateur de René Goscinny. Anne m’a très vite et simplement enlevé cette pression. Les réalisateurs Benjamin et Amandine m’ont ensuite partagé des visuels que j’ai trouvé magnifiques, comme si Sempé lui-même avait dessiné chaque image… Et la perspective de jouer avec Laurent Lafitte était aussi une excellente nouvelle !

– Quel rapport intime avez-vous avec le Petit Nicolas ? J’ai découvert le “Petit Nicolas“ vers l’âge de 13 ans je crois. Je suis immédiatement tombé amoureux de cette écriture qui me faisait hurler de rire. J’ai lu tous les “Petit Nicolas“ sur une période assez courte, les uns après les autres, compulsivement. Je connaissais tous les personnages pour avoir dans mon entourage de copains un Agnan, un Eudes ou un Alceste. J’ai passé des heures à regarder les dessins de Sempé, m’attardant sur des détails, imaginant la plume qu’il devait utiliser. Par la suite, j’ai suivi son travail, notamment aux éditions Jean-Jacques Pauvert (j’ai lu mille fois “Sempé, en avant !“)

– Que représente Goscinny pour vous ? René Goscinny est une influence majeure depuis toujours. Il y aurait des dizaines de tomes à écrire sur ce qu’il a apporté à la bande-dessinée, au cinéma, live ou d’animation, à l’entreprenariat, l’humour et la culture en général. C’est un auteur génial au sens propre du terme, cf les personnages et univers iconiques qu’il a créé à un rythme impressionnant, sans jamais baisser en qualité. C’est aussi un découvreur et accompagnateur de talents, les 30 ou 40 ans de bande dessinée qui ont suivi les années Pilote avec Goscinny en rédacteur en chef, lui doivent énormément. Que ce soit “Charlie“, “Hara Kiri“, “L’Écho des Savanes“, “Fluide Glacial“ ou “Métal Hurlant“ pour ne citer qu’eux, tous ces magazines ont été créé par des talents découverts par Goscinny.

Le Petit Nicolas, qu’est ce qu’on attend pour être heureux ? d’Amandine Fredon et Benjamin Massoubre. Avec les voix d’Alain Chabat, Laurent Lafitte et Simon Faliu. Au cinéma le 12 octobre 2022.