Pour la première fois au monde des autobus électriques sans chauffeur guidés par GPS se mélangent depuis jeudi à la circulation des piétons et cyclistes sur une portion de 900 mètres à La Rochelle en France.

Opérée en plusieurs étapes après une première expérimentation en milieu fermé qui s’était déroulée au mois d’avril, cette seconde étape va s’échelonner sur une période trois mois pour des tests en grandeur nature face à la médiathèque de la ville.

Pour l’heure seuls quatre passagers peuvent embarquer gratuitement en même temps dans ces « cybercars », la cinquième place étant occupée par un agent chargé de relever les éventuels problèmes mais surtout pour se conformer à la législation en cours obligeant à une présence humaine dans l’autobus.

Le député-maire socialiste de La Rochelle, Maxime Bono, a dit espérer « un changement de législation afin que ces véhicules puissent rouler sur la voie publique ».

« Aujourd’hui ce n’est qu’une étape pour La Rochelle qui s’inscrit dans un nouveau projet de développement durable », s’est félicité le député-maire qui a rappelé que sa ville a été à l’initiative des vélos en libre-service et de la journée sans voiture.

Des cybercars sont déjà utilisés sur un site sécurisé à l’aéroport de Londres-Heathrow, mais ceux expérimentés à La Rochelle, conçus par Yamaha et l’Institut national de Recherche en Informatique et en Automatique (INRIA), évoluent à la vitesse de 10 kilomètres/heure parmi piétons et cyclistes sur une voie qui n’est pas ouverte à la circulation automobile.

Ce projet a nécessité cinq années de recherche« où différents systèmes ont été testés », a indiqué le coordinateur du projet, Jan van Dijke.

L’opération s’élève à 500.000 euros

Principalement financés par l’Europe, l’Etat, la Région Poitou-Charentes et des industriels et s’inscrit dans le projet européen CityMobil qui promeut l’utilisation des cybercars en ville.

Les deux « Cybus », de couleur jaune pour l’un et verte pour l’autre, mis en service jeudi sont équipés de scanners et de radars permettant de détecter et d’éviter les obstacles et se déplacent tel un « ascenseur horizontal » sur un parcours de 900 mètres comportant cinq stations, sur lequel ils se localiseront en temps réel grâce à un GPS. Jeudi, de nombreux Rochelais allaient satisfaire leur curiosité face à ces deux minibus affublés déjà de nombreux surnoms au regard de leur forme particulière: quatre petites roues et de grandes baies vitrées.

« Ca ressemble à la voiture de Oui-Oui ou à la Papamobile »

« C’est agréable car on a le temps d’apprécier la vue, on n’entend pas de bruit et si au premier abord ce n’est pas rassurant de voir qu’il n’y a pas de chauffeur, une fois que c’est parti tout va bien », a-t-elle ajouté au sortir de son baptême en Cybus.

Pour Loïc Venault, une vingtaine d’années également, l’avantage majeur des ces cybus, « qui ressemblent à des voiturettes de golf », est qu’ils « sont silencieux, sauf le bip-bip à l’arrêt ». « Ce n’est pas assez rapide », a jugé pour sa part Emmanuel Devellis, intervenant en tourisme. « L’idée en soi est bonne mais j’ai l’impression d’être trop assisté », a-t-il dit, soulignant préférer « avoir un volant entre les mains et la maîtrise du véhicule ».

Les concepteurs du cybus objectent. « La première étape est le libre service, mais l’avenir de la voiture passe par l’automatisation », estime Michel Parent, conseiller scientifique à l’INRIA. A l’occasion de ce lancement, la ville de La Rochelle organise jeudi et vendredi deux journées de conférence sur la « mobilité intelligente ». ©rtl.be