Les 22 membres du comité exécutif de la FIFA ont tranché. La Coupe du monde 2018 aura lieu en Russie. L’édition de 2022 se déroulera elle au Qatar. Il s’agit d’une première pour ces deux pays. Le Comité exécutif de la FIFA a désigné la Russie pour organiser le Mondial 2018, a annoncé Joseph Blatter. Les autres candidats étaient le duo Pays-Bas/Belgique, le duo Espagne-Portugal et l’Angleterre, pourtant donnée grande favorite.

Le choix de la Russie est très politique, le pays ne présentant pas sur le papier des garanties très solides en terme d’infrastructures. Tout y est encore à construire: stades (seul le Luzhniki à Moscou est aux normes d’une phase finale), hôtels, réseau de transport.

La grande taille du pays constitue déjà en soi un défi logistique même si le dossier russe s’articule autour de treize villes regroupées en quatre pôles. Hormis Ekaterinbourg, toutes les villes sont situées dans la partie européenne de la Russie. Mais le soutien sans faille des autorités russes et du Premier ministre Vladimir Poutine ont dû rassurer les membres du CE de la FIFA. Le dirigeant russe avait déjà joué un rôle central dans l’obtention par Sotchi des JO d’hiver de 2014.

Poutine pas du déplacement à Zurich
Monsieur Poutine a, en plus, eu l’habileté d’éviter le voyage à Zurich en dénonçant une « concurrence déloyale » et « une campagne évidente contre les membres du comité exécutif de la Fifa ».

« On les couvre de boue, on essaie de les compromettre », avait-il lancé mercredi dans une allusion claire à l’Angleterre. Pour M. Blatter, cette ouverture à l’est s’inscrit ainsi dans cette volonté de défricher de nouveaux territoires, après une première Coupe du monde en Asie (Japon-Corée du Sud en 2002) puis en Afrique (Afrique du Sud en 2010).

Le succès russe est un sérieux camouflet pour l’Angleterre, pays qui a donné naissance au football, malgré la qualité évidente de son dossier. Sa candidature a sans doute payé au prix fort les révélations sur des cas de corruption touchant le CE de la Fifa.

Le Qatar à la surprise générale
La FIFA a ensuite désigné le Qatar pour organiser le Mondial 2022. Les autres pays candidats étaient les Etats-Unis (donnés grands favoris), le Japon, la Corée du Sud et l’Australie.

En choisissant ce minuscule pays du Moyen-Orient (11.427 km², 1,7 million d’habitants) devenu en quelques années un acteur majeur de la région dans le domaine du sport et de la culture, la FIFA a opté pour l’audace et continue à défricher de nouveaux territoires, après avoir ouvert la porte à l’Asie en 2002 (Japon-Corée du Sud) et à l’Afrique en 2010 (Afrique du Sud).

Etat pétrolier mais surtout le troisième producteur mondial de gaz naturel, l’émirat a tout misé sur sa puissance financière et son positionnement géographique, au centre d’un marché télévisuel qu’il estime à près de 3,2 milliards de téléspectateurs.

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