Le magazine féminin « Elle » attaque en justice la radio LFM, implantée au cœur du Val-Fourré. L’hebdomadaire lui reproche d’utiliser son nom sans autorisation.

Quelques lettres de trop sont au cœur d’un procès inédit à Mantes-la-Jolie. Le litige oppose la radio LFM, basée dans le quartier du Val-Fourré, au magazine féminin « Elle », propriété du groupe Lagardère. L’hebdomadaire lui reproche d’avoir utilisé son nom sans autorisation. L’affaire doit être jugée en mai.

Appelée Elles FM en raison de sa ligne éditoriale résolument féminine

Inaugurée en octobre 2009, la radio s’est d’abord appelée Elles FM en raison de sa ligne éditoriale résolument féminine. Mais, quelques semaines avant son lancement officiel, le magazine s’est manifesté en dénonçant une « contrefaçon caractérisée ». « Elle est une marque déposée et protégée par la loi et Elles FM peut être perçue comme une variante de la marque Elle », expliquent alors ses avocats, qui menace de poursuivre la radio. Celle-ci change alors de nom et devient LFM. Mais rien n’y fait.

Lagardère décide de maintenir les poursuites

« Phonétiquement, cela n’atténue pas le risque de confusion avec la marque Elle », justifie-t-on chez Lagardère, qui a décidé de maintenir les poursuites. Le groupe n’a pas souhaité apporter plus de commentaires et attend désormais de s’expliquer devant les juges. De son côté, la direction de la radio n’entend plus modifier son appellation. « Nous sommes très sereins. Une vingtaine de radios portent ce nom. Pourquoi s’en prendre à nous », s’interroge Lhabib Eddaouidi, son fondateur.

Concurrence déloyale et parasitaire de la radio

Sûr de son bon droit, le responsable a failli s’étrangler en lisant l’intégralité du courrier envoyé par les avocats du magazine. Dans un passage de cette lettre, les défenseurs n’hésitent pas à y évoquer la concurrence « déloyale » et « parasitaire » de la radio « dès lors que Elles FM veut valoriser les femmes et les filles de la banlieue ». En clair, l’hebdo revendique une certaine exclusivité sur le combat en faveur de l’émancipation des « femmes de banlieue »… ©LeParisien.fr