Les amateurs de curiosités ont pu goûter dimanche soir, dans une galerie new-yorkaise, trois types de fromage au lait maternel. L’objectif de l’installation artistique à l’origine de l’événement: questionner l’éthique des biotechnologies modernes.

Le lait maternel n’arrête plus de faire parler de lui. Après les glaces en Grande Bretagne, les réseaux d’échange du précieux liquide sur le Web (non sans dangers), voici que le fromage au lait maternel est proposé en libre dégustation dans une galerie new-yorkaise.

L’instigatrice de l’événement est une jeune étudiante, Miriam Simun, de l’université de New-York. Celle-ci souhaite poser des questions légitimes en ce début de XXI ème siècle, au sujet notamment de l’éthique des biotechnologies modernes. Pour ce faire, elle a créé une installation artistique intitulée «The Lady Cheese Shop». On peut y déguster trois fromages au lait maternel différent.

Du lait de mères volontaires

Pour la réalisation de ce fromage, la jeune femme a fait appel à des mères volontaires. Le lait a subi tous les contrôles garantissant sa qualité. Les réactions sont très contrastées. Certaines sont enthousiastes. «Je suis une mangeuse aventurière. J’en sais davantage sur l’origine de ce produit qu’en allant au supermarché pour chercher du Cheddar. Je ne sais pas de quoi la vache en question a été gavée!».

L’intérêt pour l’artiste est d’amener les « regardeurs » à réfléchir aux différentes formes d’exploitation du corps humain. Entre dons ou même parfois vente de sang, d’organes, d’ovules, de sperme, le corps peut devenir «producteur».

Tous ces tabous, ces questions, « vous les mettez dans votre bouche », explique l’étudiante. « Il y a quelque chose de vraiment viscéral là dedans ». ©24heures.ch