L’an dernier, des petites productions ont démontré qu’elles étaient capables d’attirer des foules. Les films à gros budgets ont été beaucoup moins rentables.
À une semaine de la cérémonie des Césars, Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois fait figure de grand favori. Mais il n’est pas seulement un film très réussi. Il est, selon Le Film Français, le long-métrage français le plus rentable de l’année 2010. Avec un budget limité à 4 millions d’euros, il a attiré 3,1 millions de spectateurs. Conséquence, il a dégagé un taux de rentabilité de 229,3%.
Derrière cette belle surprise, on trouve deux comédies qui ont connu de beaux succès. L’Arna cœur de Pascal Chaumeil, avec Vanessa Paradis et Romain Duris a totalisé 3,7 millions d’entrées en salle. Grâce à un budget tout juste en dessous de 10 millions d’euros, sa rentabilité financière ressort à 113,43%. Plus surprenante est la présence sur le podium de Mammuth. Le film de Benoît Delépine et Gustave Kervern a fait la culbute avec une rentabilité de 100%. Il faut dire qu’il a été réalisé avec un budget comprimé à 2,5 millions d’euros, malgré la présence de Gérard Depardieu. Une performante étonnante, quand on sait, qu’en moyenne, la rentabilité des films français s’élève à 25%. En 2010, 32 films français ont dépassé ce seuil symbolique, soit six de plus que l’année précédente.
Ce palmarès bouscule quelques idées reçues
Depuis des années, le monde du cinéma français pense qu’à l’exemple des grandes productions hollywoodiennes, c’est l’inflation des budgets qui assure le succès. Or, en 2010, les grandes productions n’ont pas rempli leur contrat. Océan, réalisé par Jacques Perrin avec un budget pharaonique de 49 millions d’euros, n’a eu qu’une rentabilité de 16,7%. Le très attendu Camping 2 de Fabien Onteniente, a bien rencontré son public, avec 3,9 millions d’entrées en salle, mais il a été pénalisé par un budget de 23 millions d’euros.
Les Ch’tis champion sur 10 ans
Ses producteurs s’en tirent quand même, avec une rentabilité de 49%. Pas mal, mais deux fois moins bien que Camping 1 qui en 2006 a affiché un taux de 118%.