À Paris, l’École Alsacienne (VIème),expose les dessins d’élèves français illustrant la première Guerre Mondiale. En juin 1916, M. Testard, professeur de dessin à l’École alsacienne, demande à ses élèves d’illustrer la guerre. Cette série, témoignage unique sur la perception de la guerre chez les jeunes élèves. Partant sur les représentations de l’époque, les illustrations laissent apparaître trois axes principaux : des scènes de guerre proprement dit, des dessins patriotiques et des dessins satiriques.

Des dessins de la Grand Guerre exposés à Paris

Fruit du travail de recherche mené par quatre classes de Seconde de l’Ecole alsacienne durant l’année scolaire 2015-2016 sur la collection particulière de dessins d’enfants conservée à l’Ecole depuis 1916, l’exposition correspond au programme des élèves de 3e au collège et de Première au lycée ; la guerre totale avec la participation des troupes coloniales, la violence de masse dans les combats avec l’armement et celle faite aux civils avec les bombardements, la brutalisation des esprits tout comme les restrictions sont autant de thématiques ouvertement traitées dans les dessins des élèves.

Conservée à l’Ecole depuis 1916

Une source passionnante pour aborder la complexité des liens entre enfants et adultes en temps de conflit. Les légendes ont été rédigées par Pierre de Panafieu.  Ah ! Mon dieu ! Quel vacarme ! Exposition du 9 au 26 novembre 2018 à la Mairie du 6e.

« LA LIBERTÉ ÉCLAIRANT LE MONDE »
Ce dessin fait référence à la Statue de la liberté, oeuvre de Bartholdi, dont les élèves pouvaient voir une copie au jardin de Luxembourg. La liberté est remplacée par un soldat allemand marchant au pas de l’oie et tenant un flambeau qui n’éclaire pas. Au pied du socle à droite un personnage grotesque dans un youpala, à gauche un Allemand observe les reste de la statue, réduite en un amas de bronze, prêt à être fondu.
Texte : Personnage de gauche : Mein Gott !! C’est du bronze !!! Personnage de droite : Mit uns.

« LES DERNIÈRES CARTOUCHES »
Le titre fait référence au tableau de Alphonse de Neuville présenté au Salon de 1873 qui peint les ultimes combats avant la défaite de 1870. Ici les rôles sont inversés : trois soldats allemands sont faits prisonniers par un seul soldat français. On notera l’influence exercée par l’oeuvre du dessinateur Forton, le père des Pieds Nickelés. Auteur : Jean Raudnitz, élève de 1908 à 1919.

« UNE BATTERIE DE MITRAILLEUSE EN CAMPAGNE »
Une mitrailleuse Puteaux-Hotchkiss modèle 1914 servie par des fantassins portant l’uniforme bleu, pantalon rouge garance. La scène se déroule donc dans les premières phases de conflit : cet uniforme est remplacé par l’uniforme “bleu horizon” à la fin de 1915. Auteur : Claude Zuber, élève de 1914 à 1922.

« LA SUPÉRIORITÉ TECHNIQUE DE L’ARMÉE FRANCAISE »
Une auto-mitrailleuse défait un groupe de soldats allemands.

« L’INCENDIE DE LA CATHÉDRALE DE REIMS »
La destruction de la cathédrale du sacre des rois de France, le 19 septembre 1914, devient immédiatement le symbole des destructions allemandes. Anatole France écrit : “Le nom allemand est devenu exécrable à tout l’univers pensant.”

« OFFENSIVE DU 3e RÉGIMENT DES ZOUAVES »
Seul dessin de combat où les soldats français sont en supériorité numérique. L’ardeur au combat des zouaves est rendue sensible à la fois par la composition et par chaque corps à corps. Le 3e zouave s’est illustré notamment en septembre 1915 lors de l’offensive de Champagne. Les troupes coloniales sont perçues comme un atout considérable dans cette guerre d’usure, alors que l’Allemagne ne peut compter que sur ses nationaux du fait de la modestie de son empire colonial et du blocus maritime exercé par les alliés. Auteur : Olivier Duchemin.

Images ©ecole-alsacienne.org