Un réalisateur danois devient consul pour raconter le trafic de pierres précieuses en République centrafricaine. L’enquête est édifiante, le documentaire terriblement cynique.

 

 

« Je voulais faire un documentaire sur l’Afrique qui n’en reprenne pas les codes traditionnels – vous savez, les ONGs, les enfants soldats, le sida. Je voulais montrer l’autre côté, les riches, le pouvoir. J’ai pensé que si je devenais moi-même diplomate, des choses intéressantes pourraient advenir. »


Trois ans durant, Mads Brügger prépare son infiltration. Il écume les réceptions des ambassades européennes pour observer, mimer : les cigarettes préférées des diplomates africains sont des Dunhills rouge, leur whisky, le Black Label de Johnnie Walker. Une enveloppe de 100 000 euros, distribuée à l’intermédiaire Willem Tijssen (lire ici sa défense), parachève la supercherie : elle transforme le journaliste danois, crâne lisse, corps blanc, moustache rousse, en consul du Liberia en République centrafricaine. Le « package » contient un faux permis de conduire et un diplôme de l’université de Monrovia, la capitale libérienne, où il n’a jamais mis les pieds.

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